Petite escapade familiale #2. Après ça suffit.
Des fois j'ai l'impression que plus je mets d'enjeu sur une course, moins bien elle se passe. Et je pense que tout ça n'est pas un hasard. Inconsciemment on espère atteindre un objectif, alors on met un maximum de chances de son côté pour tenter d'y arriver. On optimise la nutrition, pas trop gras, des féculents, assez de jours de repos, de l'eau etc... mais plus ça va, plus j'ai l'impression que la vrai technique c'est y aller à la zob et juste donner son maximum.
Alors bon clairement, il y a aussi le fait que j'ai fait bien mieux que prévu sur les dernières courses, alors on se sent pousser des ailes. C'est ça aussi qui est dangereux. Cette course à la base je visais 3h15. Avant de faire le semi, j'avais encore des doutes sur ce temps là. Puis j'ai fait 1h24 sur le semi et c'était quelque chose qui même en m'imaginant donner mon maximum, me paraissait impossible. Alors voilà, pourquoi pas sur le Marathon. Et si, finalement, je m'étonnais encore et j'allais chercher les 2h59 ?
Je n'avais plus de doute sur les 3h15. Je savais que je pouvais le faire. Par contre j'avais beaucoup de doutes sur le 2h59 et c'est probablement ça qui a créé un petit stress inconsciemment.
Réveil, début des (em)merdes.
On va utiliser les mots adéquates. À quelques heures d'une course, y'a deux choses à faire: manger, et déféquer au maximum. Alors manger c'est bon j'ai fait. Petit Feed, lait de soja vanille, la base. Ensuite j'ai tenté d'aller déféquer au maximum. Le problème c'est que j'y suis resté une plombe avec des crampes d'estomac (plus jamais les lentilles à la veille d'une course). Quand tu restes une plombes sur le trône avant une course généralement t'es tout sauf le king, ça s'annonce plutôt mal même. Bon de toute façon, pas le choix il faut y aller. Finalement ça va pas si mal là j'ai stabilisé la crise, donc direction le départ en petit footing peinard.
8h10, dans 5 minutes je dois être dans mon sas, et là alerte rouge dans mon bidou. Ok, pas le choix faut trouver les toilettes publiques. Miracle j'en trouve où l n'y a pas de queue d'enfer, j'y vais dans le speed je donne tout, le Marathon a clairement déjà commencé là, je sors de là dedans et je me dis putain heureusement que j'y suis allé c'était ça aurait été la merde pendant la course, sans mauvais jeu de mot. Sauf que ce que je ne savais pas ( gros gros suspense là personne ne s'attend à la chute), c'est que ce n'était que le début ! TAIN TAIN TAIN (bruitage de film lorsque le suspense est dévoilé, et le public ébahi).
Départ de la course
Je finis par atteindre mon sas, mais quelle galère j'ai du remonter la foule et qu'il y a tellement de monde que finalement je serai dans la dernière vague du sas rouge. Le meneur d'allure 3h30 va même partir avant moi, je me dis qu'il va y avoir pas mal de monde à remonter.
je n'ai qu'une chose en tête, tenir les 4:15 au kilomètre alors je ne fais pas le dingo et je pars sur cette base. Tout se passe bien les 3/4 premières kilomètres, et là on s'y attend tous, boom les crampes d'estomac. Je vais la faire courte, mais ça n'a fait qu'aller et venir tout le long de la course, à chaque fois égratignant mon mental petit à petit.
Autre problème, c'est un jour de vent aujourd'hui sur Lyon, c'est même la tempête dans l'ouest de la France et ça a eu 2 conséquences qui ont été assez raides pour moi. La première c'est la fermeture du parc de la tête d'or. Le fermer, enlève beaucoup de kilomètres au parcours, et pour compenser, on a fait une boucle entre le pont Paul Bocuse et l'île Barbe.
Le problème c'est que juste avant le pont Paul Bocuse, c'est une montée, que je qualifierai de raide pour un Marathon qui est sensé être le plus plat possible. La première, elle passe. Raide, mais ça tient. La 2ième j'arrive au milieu du peloton des participants du Semi qui passaient aussi par là et qui sont parti juste après nous. La foule + la montée, ça passe, mais cette fois c'était quand même plus dur. Surtout que à chaque effort, une crampe d'estomac pour être sûr que la difficulté soit au maximum.
2ième conséquence du vent. Ben c'est le vent quoi. Un bon vent de sud, alors quand on monte en direction de Collonges, ça va on l'a dans le dos. Sauf que tout le reste (ou presque), c'est les quais du Rhône face au vent. Je sors du tunnel de Croix-Rousse, je passe mon premier Semi en 1h29. Je suis dans le temps certes, mais je vais exploser. Je vais continuer à tenir le rythme pendant 25/26 kilomètres. Ensuite je vais me retrouver face au vent. Et là j'ai explosé. C'était trop dur, tout simplement. C'est devenu vraiment difficile à partir de là j'ai vu chacun de me kilomètres perdre de précieuses secondes, j'ai tenté de rien lâcher mais j'ai simplement pas réussi. J'avais un peu d'avance sur le 2h59 et j'ai vu cette avance se réduire drastiquement, jusqu'au point de non retour, jusqu'à faire face au fait: je n'y arriverai pas. C'est mort 2h59 ce ne sera pas pour cette fois. Maintenant il faut arriver garder la motivation de continuer et c'est d'autant plus dur.
Au milieu des quais j'ai de plus en plus envie d'aller aux toilettes. Et foutu pour fout, je finis par trouver des toilettes publiques. J'hésite. Et puis merde, allez j'y vais. J'essaie de pas perdre trop de temps je ferme la porte le baisse tout, je m'assois. Pas de PQ. Une ligne rouge que je ne suis pas encore prêt à franchir. Je remonte tout, sors des chiottes et repars, un poil déçu quand même. Tant pis il me reste 10 kilomètres, je ferai du mieux que je peux.
Je finis au mental à trouver un seconde souffle qui me permet sans que ce soit exceptionnel de recoller à un rythme de 4:30/4:40 après avoir avoir enchainé facile 5 kilomètres aux alentours de 5:00. Ça permet de sauver l'honneur on va dire et de pas complètement abandonner. Pour ça, je suis très content de moi et je vois une progression malgré tout. Je termine donc en 3h07'33". J'avais un objectif réaliste de 3h15, un objectif foufou de 2h59. Au final, je suis à mis chemin.
Ce qui me rassure c'est que vu que rien n'allait pour cette course, je peux raisonnablement me dire que je peux battre ce record à court terme. 200 mètres de de D+ pour un Marathon aussi c'est beaucoup. Ça peut paraitre peu comme ça mais faut se dire qu'on a monté l'équivalent de la tour Montparnasse pendant cette course quand même.
Je relative aussi. Je finis 55/1314 participants, ça reste un beau classement. Je mets aussi 31 minutes de moins que le Marathon de 2019. Il y a une bonne progression donc malgré la déception je vois le côté positif.
Résumé plus court que d'habitude, pour cette course qui n'étais pas vraiment épique il faut le reconnaitre, la prochaine le sera beaucoup plus à n'en pas douter.
Merci à ma maman, qui forcément lit ça, pour m'avoir encouragé et ravitaillé sur le parcours, ça m'a bien aidé ! Merci à mon papa qui m'a aussi encouragé avec Amm et qui a passé la ligne avec moi c'était cool !
Place maintenant à la prochaine étape: la SaintéLyon.